Les entrepreneurs se donnent à 200 % dans ce qu’ils font. Leur activité, ils la vivent comme une passion. Tout comme Hendrik Dierendonck : dans l’épisode n° 1 de Wondernemen, nous rendons visite au plus célèbre des bouchers du pays. Il dirige un empire de 5 magasins, un atelier, un magasin étoilé et près de 100 collaborateurs. Lui reste-t-il du temps pour la vie privée ? « J'ai besoin de temps libre pour être créatif. »
Hendrik Dierendonck a l’entrepreneuriat dans le sang. Tout petit déjà, il savait qu’il travaillerait dans le milieu de la viande, tout comme son père. Il a repris l’entreprise de ses parents, qui comptait alors quatre salariés. Toutefois, l’ambition est une drôle de bête : il est désormais à la tête d’une des boucheries les plus connues de Belgique. Pour leurs grillades, des chefs comme Kobe Desramaults et Sergio Herman préfèrent les côtes à l’os de Dierendonck.
Non content d’être boucher, Hendrik peut aussi se targuer d’être un « influenceur » : « C’est venu naturellement. Lorsque j’ai commencé à faire ça, mes amis m’ont demandé, tout étonnés : "Tu partages de la viande sur Instagram, maintenant ?" Mais je partage ma passion, et la sauce semble prendre. »
Comment fait-il pour tout gérer ? Il répond en présentant quelques règles…
Conseil n° 1: formez vos collaborateurs à être indépendants
« Lorsque nous avons lancé notre deuxième établissement, mon épouse a établi une règle : nous ne nous y retrouverions jamais derrière le comptoir. On ne peut pas être au four et au moulin. C’est pourquoi nous avons appris aux gens à mener la barque. On n’avait aucune expérience, mais ça s’apprend sur le tas, » explique Hendrik. « Nous formons nos collaborateurs à être indépendants, nous leur accordons beaucoup de liberté. Nous transmettons notre philosophie et nous sommes impliqués, mais ils ne doivent pas simplement faire ce que le patron leur dit de faire, parce qu’alors, ils ne retirent jamais de fierté de leur travail. »
« Parfois, je donne un petit coup de main dans une filiale où les clients sont habitués à voir quelqu'un d'autre derrière le comptoir. Quand ils me disent qu’ils préfèrent être aidés par leur boucher habituel plutôt que par moi, ça me fait plaisir : les clients doivent se rendre chez Dierendonck, pas chez Hendrik. »
Conseil n° 2 : Accordez-vous du temps libre pour continuer à être créatif.
« En tant qu’entrepreneur, vous vous trouvez dans un carrousel. Mais parfois, il vous faut vous arrêter pour pouvoir aller de l’avant. Revenez aux fondamentaux. Vous devez investir dans votre temps libre afin de pouvoir être créatif. Pour me sentir bien, j’ai besoin du sport et de la musique, à côté du travail. J’accorde aussi beaucoup d’importance aux moments passés ensemble en famille ou entre amis. Je me fais un immense plaisir de cuisiner pour eux, et ça se répercute aussi en bien sur mon entreprise. »
« Parfois, il est difficile de dire NON à une opportunité ou à un projet, parce que vous ne voulez pas rater quoi que ce soit dans votre entreprise. Mais ce n'est qu’ainsi que vous pouvez grandir de manière saine et mener votre entreprise en exploitant de nouveaux enseignements. Parfois, il vaut aussi mieux grandir plus lentement. Chez Dierendonck, nous avons décidé depuis plusieurs années de ne plus purement être motivés par les bénéfices, mais d’investir dans nos collaborateurs. »
Conseil n° 3 : Demandez de l’aide
« J’aime travailler, mais je veux surtout faire ce que j’aime. C’est pourquoi j’ai investi dans la gestion de mon entreprise. Il y a des gens qui sont plus aptes que moi à faire ça. Tous les entrepreneurs se heurtent aux mêmes obstacles : nous voulons tous garder le contrôle de la situation, tout doit être parfait. Mais je ne suis pas la personne la plus apte à prendre en main le côté gestion. J’ai donc demandé de l’aide. C’est d’ailleurs toujours une bonne idée de demander conseil. »
Conseil n° 4 : Utilisez les bons outils
« Autrefois, après une longue journée de travail, les bouchers devaient compter combien ils avaient en caisse pour savoir combien ils avaient gagné ce jour-là. Désormais, il existe des technologies qui peuvent s'en charger. Nous utilisons Power BI pour les rapports. Ainsi, nous savons exactement ce que chaque filiale a vendu et comment ces ventes évoluent. Cette automatisation nous fait gagner un temps fou. »
« Pour notre webshop, nous utilisons Shopify. De tels outils doivent être simples à utiliser. Je n’aime pas trop quand on rend les choses trop compliquées. La simplicité permet de garder une vue d’ensemble de la situation. »
« Pour communiquer avec mes collaborateurs, je n’utilise bien évidemment pas WhatsApp, car on se retrouve alors vraiment dans la sphère privée de ses salariés. Je veux aussi tenir compte de leur équilibre vie privée/vie professionnelle. C’est pourquoi je trouve que Slack est une meilleure option. »