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« Cela n'a pas été facile. Je ne dormais plus, je perdais mes cheveux, j'étais rongée par le stress... » Ellen Kegels a pourtant persévéré. Et cela a porté ses fruits ! Sa marque de mode fairtrade LN Knits enregistre toujours un meilleur chiffre d'affaires et est rentable. Comment Ellen progresse-t-elle sans renoncer ?
Une pelote de laine et des aiguilles à tricoter. Il n’en fallait pas plus pour contenter Ellen Kegels (31). Personne n'aurait imaginé que sa passion allait devenir une solide marque de tricot fashion fairtrade LN Knits.
Aujourd'hui, cette jeune chef d’entreprise encourage des milliers d'autres à faire de l'artisanat. Elle tient une boutique à Anvers ainsi qu’un vaste magasin en ligne. Ellen donne du travail à 6 Belges et 350 Péruviennes. Tout cela simplement en suivant sa passion.
Impressionnant de voir comment cette fille sympathique et chaleureuse est devenue une femme d'affaires. « Au début, des amis et ma famille me demandaient de tricoter ou de crocheter des bonnets. Les choses se sont toutefois accélérées lorsque des célébrités flamandes comme Tiany Kiriloff, Joy Anna Thielemans et Tatyana Beloy en sont devenues fans. Leur influence a été énorme ! »
« Rapidement, six bonnets par jour, ça ne suffisait plus. J'ai fait appel à des grands-mères, ces artisanes expérimentées et abordables. Je leur apportais la laine et les patrons, elles me rendaient des bonnets. » Quand cette méthode n'a plus suffi, Ellen s'est envolée pour le Pérou. « Ma laine d'alpaga vient du Pérou. Je pourrais très bien y produire mes collections durables », rêvait Ellen. Elle voulait donner du travail à tout un village. Cela lui a plus que réussi.
« Mon cousin me disait de laisser tomber ce qui m'apportait plus d'énergie négative que d'énergie positive. Cette vision des choses a fait beaucoup pour moi. »
Son entreprise s’est développée à vue d’œil. En 2014 et 2015, la croissance a été si forte qu'Ellen s'y est perdue. « Je ne dormais plus, je perdais mes cheveux, j'étais rongée par le stress, j'avais de l’acné... » J'ai décroché. J'étais devenue célèbre, je passais des interviews, j'allais à des événements, on me voyait sur les réseaux sociaux, mes détaillants voulaient me rencontrer et me poser des questions… alors que j'aurais préféré me terrer dans un coin. »
Sur le plan financier, Ellen avait de plus en plus de difficultés avec ses liquidités. Dans l’industrie textile, il s'écoule plusieurs mois entre les dépenses liées à la création d’une collection et les revenus de sa vente. Elle ne maîtrisait pas bien cet aspect-là. Ellen a également perdu beaucoup d'argent dans sa lutte contre les imitations. Mais aussi à cause de partenariats avec de petites entreprises, qui savaient bien se vendre, qui ont mal tournés.
« Comment je m'en suis sortie sans abandonner ? J'ai suivi un cours de pleine conscience et pris une heure par jour pour me concentrer sur moi-même. Sans être disponible par téléphone, par mail ou pour des questions. Finalement, je me réservais mes week-ends, je profitais parfois d'un congé et je me suis fait accompagner. »
« La leçon de vie de mon cousin m'a aussi aidé. Il me disait de laisser tomber ce qui m'apportait plus d'énergie négative que d'énergie positive. Cette vision des choses a fait beaucoup pour moi. »
Par ailleurs, Ellen se montre plus prudente. « En tant que starter, j'ai régulièrement été approchée par de petites entreprises souhaitant collaborer. Après avoir perdu beaucoup d'argent notamment avec une agence de développement web, je vérifie désormais mes fournisseurs plutôt deux fois qu’une. Je ne m'engage qu'après avoir parlé à leurs clients, vu une offre concrète et passé l'entreprise au crible financier.
Ellen a découvert qu’il ne suffisait pas d'être créatif pour entreprendre. « J’y suis allée à l’instinct. J'ai un bon instinct, mais quand même. Il faut se faire accompagner financièrement, surtout, si comme moi, on est allergique aux chiffres. »
Le renfort est venu de la famille. « Mon oncle m'a rejointe après une carrière chez Danone. C'est arrivé à un moment où la situation était délicate pour moi. Il s'occupe maintenant de la partie business. Si l’entreprise se développe, nous allons dans la bonne direction. »
« LN Knits est maintenant beaucoup plus stable et rentable, avec un risque moindre pour moi. Nous avons des objectifs, un business plan clair, un budget. Je sais ce qui va se passer, dans quoi nous investissons et quand nos factures seront payées. »
Plus forte que jamais, Ellen défend son approche des tricots naturels, de la mode fairtrade, de l'écologie et de la politique zéro déchet. « L’industrie textile est le deuxième secteur le plus polluant au monde. Je montre qu'on peut faire les choses autrement. »
Son plus grand défi ? Convaincre les détaillants. Aujourd'hui, Ellen a sa propre boutique à Anvers et fournit 46 points de vente. Ce chiffre pourrait certainement augmenter et devenir plus international. Pour y parvenir, il est essentiel de parler au marché.
« Les détaillants ont le choix entre nos produits de qualité à faible marge et caractère durable, et des produits bon marché et tendance qui ne sont pas toujours irréprochables, mais qui se vendent avec une bonne marge. Il faut de l’enthousiasme et de l'énergie pour les convaincre. »
Ellen sait cependant que c’est possible. Les trois collaborateurs à temps partiel et les trois autres à temps plein seront bientôt rejoints par un commercial pour la vente au Benelux et en Allemagne.
Admirez les œuvres d’Ellen sur LNKnits.com.
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